Association ACROLA

Migration & Balises

La cigogne blanche, oiseau migrateur ?

Oiseaux migrateurs, les cigognes sont connues pour passer l’hiver en Afrique.
C’est la raréfaction, voire la disparition de ses proies, qui l’oblige à quitter ses zones de reproduction européennes pour gagner ses quartiers d’hivers.
Grâce à son plumage elle supporte assez bien le froid mais la neige et la glace l’empêchent de chasser et donc de se nourrir.

Les Cigognes migrent deux fois par an :

Cigogne blanche en vol

En Europe, les cigognes blanches suivent deux axes aériens pour réaliser leur migration.
Ces deux voies de passage divisent les cigognes blanches européennes en deux populations distinctes: les Cigognes de l’Ouest de l’Europe et celle de l’Est.
Les Cigognes nidifiant à l’Ouest migrent en prenant la direction du détroit de Gibraltar via la France et l’Espagne pour rejoindre généralement le Maghreb puis les zones d’hivernages en Afrique sub-sahariennes : Mali, Niger, Tchad, Nigeria, Cameroun…

Les Cigognes est-européennes visent le détroit du Bosphore via la Grèce, contournent la Méditerranée en longeant ses cotes Est pour arriver en Afrique par l’Egypte. Elles occupent alors une vaste zone de l’est de l’Afrique de l’Egypte au Sud de l’Afrique en passant par la Tanzanie et le Kenya.

En France, les cigognes blanches suivent deux routes migratrices distinctes. L’axe le plus à Est draine des oiseaux venant d’Hollande, d’Allemagne, de Belgique, de Suisse ainsi que les Cigognes nidifiant dans la moitié Est de la France. La majorité des individus part vers le Sud par le couloir rhodanien, franchissant la barrière pyrénéenne à son extrémité catalane puis rejoint Gibraltar en traversant l’Espagne. Quand aux Cigognes installées dans l’Ouest, elles longent la façade Atlantique, traversent les Pyrénées basques pour retrouver leur congénères à Gibraltar.

Il faut savoir que les étendues marines ne permettent pas la formation d’ascendances thermiques, c’est pourquoi les Cigognes évitent de survoler la mer méditerranée.
Cigognes blanches sur une décharge

Suivi par balise GPS

Régulièrement au cours de l’hiver, des données d’observation nous parviennent d’Espagne. Des cigognes ont donc raccourci leur trajet migratoire et ne vont plus en Afrique. Plus étonnant encore, des cigognes sont observées çà et là en France au cœur de l’hiver.

Le groupe Cigognes-France a voulu connaître précisément les effectifs hivernants et les observateurs se mobilisent chaque année en décembre pour compter les cigognes présentes.

Surprise ! l’effectif est important : plus de 1000 cigognes blanches sont recensées chaque année pendant la période du recensement (15-31 décembre).
Sédentarisation, migration partielle, les comportements changent, sans doute en relation avec le réchauffement climatique. Dans l’Ouest de la France, l’abondance de l’écrevisse américaine dans les marais et la présence de quelques décharges à ciel ouvert encore en activité assurent la nourriture.

En Loire-Atlantique, les dernières décharges ont été fermées, les cigognes sont observées dans les prairies humides qu’elles arpentent à la recherche de nourriture, le plus fréquemment à proximité des nids occupés au printemps. Elles se posent assez régulièrement sur les nids, et y passent parfois la nuit. Elles se regroupent aussi sur des arbres-dortoirs.

Sur les domaines vitaux ainsi que les déplacements quotidiens des Cigognes blanches adultes nicheuses en Loire Atlantique (sélection des habitats et emploi du temps au quotidien).

Sur les trajets migratoires des Cigognes blanches , sites d’escale et lieux d’hivernage

Carte de migration des cigognes blanches
Balise GPS

Cigognes en migration 2020

Depuis plusieurs années, nous observons une migration post nuptiale qui se limitait aux décharges à ciel ouvert espagnoles, au sud de Madrid et près de Séville. Mais, cet hiver, deux de nos cigognes équipées se trouvaient au Maroc et une près de la frontière entre la Mauritanie et le Mali.

Pour rappel, en 2019 nous avons équipé 7 cigognes blanches de balises, baguées : FAYU, FAEV, FAVR, FNCT, FAMB, BVEW et OAPS. En 2020, avec les conditions sanitaires exceptionnelles et très peu de cigognes présentes lors de la fauche, seuls 2 individus ont pu être équipés, bagués : OBMA et OBMB. Enfin, en 2021, deux nouvelles cigognes ont été équipées : OBPH et OBVP.

Si nous espérons qu’elles survivent toutes pour observer, étudier et en apprendre davantage sur leurs migrations, de multiples facteurs peuvent engendrer leur mort : manque de nourriture, maladie, activités humaines, vieillesse ou autre…

Alors, FAMB a cessée d’émettre sa position en 2020 et nous n’avons pas réussi à la retrouvé, l’environnement étant dense, nous supposons qu’elle a été prédaté. BVEW est morte en Espagne non loin d’une décharge, là aussi l’individu a disparu, il est alors impossible de déceler les causes. OBPH a péri également après avoir réalisé une superbe migration jusqu’en Mauritanie et termine sa course au Mali où la balise a cessé d’émettre dans une maison du village de Timbedra.

Position des balises 8 02 2022 site web

Et, enfin, à l’inverse, FAYU est toujours en vie, seulement le panneau solaire de sa balise est altéré et la batterie diminue chaque jour jusqu’à, nous le supposons, le déchargement total.

Nous tenons énormément à cette espèce qui est au coeur de nos programmes d’étude, mais rappelons cependant qu’elle n’est pas protégée dans les pays d’Afrique et peut même parfois représenter une viande de brousse pour les habitants de ces villages.

cioa

Aller plus loin !

Baguage

P1110242 2

Vers l’âge de 45 jours les cigogneaux sont descendus du nid pour recevoir une ou plusieurs bagues...

Aller voir

Soutenez nous !

Pour nous aidez à entretenir au mieux notre matériel d’observation et vous même en profiter, faite un don à ACROLA avec HelloAsso !