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Le Phragmite aquatique

Le Phragmite aquatique, Acrocephalus paludicola

Fauvette paludicole d’une dizaine de grammes, mesurant 13 cm, de couleur brun, le Phragmite aquatique se distingue du Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) par son trait blanc sur le milieu de la tête et ses stries sur les flancs.

Son régime alimentaire se compose essentiellement de grands arthropodes présents dans les prairies humides. Araignées, diptères, papillons (chenilles) et trichoptères constituent environ 70% de sa nourriture. En comparaison avec d’autres espèces du genre Acrocephalus il se nourrit avec des proies de taille plus importante. La disponibilité du stock alimentaire conditionne le choix des sites.

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Espèce rare et protégée

Le phragmite aquatique est le passereau le plus menacé en Europe. En effet, au cours du XX siècle, la population a chuté de 95 % en raison de la forte régression de l’agriculture traditionnelle (sur les sites de nidification.). La population mondiale est actuellement estimée entre 10 200 et 13 800 mâles chanteurs. Cet oiseau fait figure d’une attention toute particulière en France et dans toute l’Europe : protégée par l’arrêté du 29 octobre 2009, classée « vulnérable » sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), et en SPEC 1 par BirdLife International ; il est également inscrite à l’annexe I de la directive «Oiseaux », l’annexe II de la convention de Berne, l’annexe I et II de la convention de Bonn. Ces inscriptions lui confèrent une protection stricte.

La communauté scientifique européenne oeuvre pour la conservation de cette espèce à travers les programmes « Life ». Une équipe de Birdlife International lui est même consacré : Aquatic Wabler Conservation Team.

En France, cet oiseau fait aujourd’hui l’objet d’un Plan National d’Actions visant à mieux comprendre le fonctionnement de cette espèce en migration et ainsi mieux protéger les zones de halte migratoire.

Sur les traces du Phragmite aquatique

La migration post-nuptiale

Migrateur transsaharien, le Phragmite aquatique quitte ses zones de reproduction à partir de fin juillet pour rejoindre l’Afrique de l’Ouest en longeant les côtes de la mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique (jaune sur la carte). La migration engendre une énorme dépense d’énergie d’où l’absolue nécessité de trouver des zones d’escales pour reconstituer leurs réserves de graisses.

En France, la Loire-Atlantique est un département clé pour cette espèce. En effet, l’Estuaire de la Loire (Donges-Est, le Massereau), le Parc Naturel Régional de la Brière et la Réserve Naturelle du lac de Grand-Lieu constituent l’un des éco-complexes nationaux sont les plus importants dans la migration de cette espèce. Ces zones d’halte migratoire sont essentielles à la survie du Phragmite aquatique au cours de sa longue route vers les quartiers d’hivernage africains.

 
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Les sites de nidification

Le Phragmite aquatique niche en Europe de l’Est. Une quarantaine de sites sont connus en Biélorussie, Ukraine, Pologne, Allemagne, Hongrie et Russie (rouge sur la carte). Le plus grand site de nidification se situe en Pologne sur le marais de Bierbza. Les vallées de grandes rivières, les marais, les tourbières ou encore les prairies de fauche et de pâturage sont des milieux propices à la nidification de cette espèce. Ces milieux ouverts constituent des habitats favorables au Phragmite aquatique.

Les mâles et les femelles sont polygames. Pour attirer les femelles, les mâles chantent pendant toute la saison de reproduction, de début mai jusqu’à la fin juillet. Ils ne sont pas territoriaux contrairement aux femelles.

Le nid est construit exclusivement par la femelle, au ras du sol, caché dans les graminées et les carex. Elles s’occupent seules de l’incubation et du nourrissage des juvéniles.

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Station de baguage

 

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